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Polémique sur le nucléaire

Carine Debrabandère10 juillet 2008

Toutes les centrales nucléaires devraient être fermées d'ici 2020. C'est ce qui est stipulé dans les accords de coalition qu'ont signés les unions chrétiennes et les sociaux-démocrates. Un consensus en question.

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**ARCHIV**Eine junge Frau traegt waehrend einer Demonstration am10. November 2006, in Bremen einen "Atomkraft - Nein Danke" Aufkleber auf der Stirn. Die Zustimmung zur Atomenergie in Europa ist laut einer Umfrage im Auftrag der EU-Kommission gestiegen. 44 Prozent der knapp 27.000 befragten EU-Buerger befuerworteten die Nutzung der Kernkraft zur Stromproduktion, 45 Prozent sind dagegen, teilte die Bruesseler Behoerde am Donnerstag, 3. Juli 2008 mit. (AP Photo/Joerg Sarbach) ---A young woman with an anti nuclear power sticker on her forehead takes part in a demonstration against nuclear power in Bremen, northern Germany, Friday, Nov. 10, 2006. (AP Photo/Joerg Sarbach)
Image : AP

« Au G8, il y a beaucoup de pays industrialisés - en particulier depuis le changement de gouvernement en Italie - qui veulent exploiter l'énergie nucléaire. Mais en Europe, la moitié des pays y est favorable, et l'autre moitié nettement moins. »


C'est l'un des serpents de mer de la politique allemande qui refait surface massivement cette semaine, avec notamment la réunion à Toyako au Japon des pays les plus industrialisés de la planète et avec la flambée mondiale des prix de l'électricité. Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l'environnement que vous venez d'entendre, est resté flegmatique face aux déclarations du G8 en faveur de l'utilisation de l'atome. L'Allemagne - rappelons-le – a décidé il y a huit ans d'abandonner le nucléaire civil. Décision tombée sous la coalition social-démocrate et écologiste dirigée à l'époque par le chancelier Gerhard Schröder. Elle ne fait pas que des heureux :

Bundeswirtschaftsminister Michael Glos (CSU) kommt am Mittwoch (23.01.2008) in Berlin zur Kabinettssitzung. Glos legt seinen Kabinettskollegen den Jahreswirtschaftsbericht vor. Foto: Peer Grimm dpa/lbn +++(c) dpa - Bildfunk+++
Michael Glos, ministre des FinancesImage : picture-alliance/ dpa


« Nous serions bien inspirés de revenir sur cette décision d'abandonner le nucléaire civil qui est tombée sous la coalition rouge-verte. »


C'est Michael Glos qui le dit, le ministre allemand de l'économie. Eh oui, l'abandon du nucléaire a été décidé sous la précédente législature. Seulement voilà, lors des dernières législatives en 2005, aucun des grands partis n'a pu disposer de majorité claire. Il a donc fallu à l'époque mettre en place une grande coalition, avec d'un côté les Unions chrétiennes CDU/CSU, pro-nucléaires dans leur grande majorité, et avec les sociaux-démocrates, divisés sur la question mais qui tenaient quand même à ce que les décisions prises sous leur responsabilité soient prorogées. Et l'abandon du nucléaire avait été qualifié d'historique lorsque l'écologiste Jürgen Trittin, alors ministre de l'environnement, l'annonçait en juin 2000 devant les délégués du congrès du parti des Verts.

Bundesumweltminister Juergen Trittin beantwortet vor Beginn der Fraktionssitzung von Buendnis 90/ Die Gruenen am Dienstag, 30. Maerz 2004, in Berlin die Fragen der Journalisten. Nach einem fuenfstuendigen Krisengipfel bei Bundeskanzler Gerhard Schroeder verkuendeten Trittin und Bundeswirtschaftsminister Wolfgang Clement am fruehen Dienstagmorgen ihren Kompromiss im Emissionnshandel. (AP Photo/Franka Bruns)
Jürgen Trittin, ancien ministre de l'environnementImage : AP


« Nous devons prendre une décision importante. Tirer un trait sur l'énergie nucléaire - ou non. Il n'y a pas deux poids et deux mesures. Et il n'y aura pas moyen de revenir sur cette décision. »


L'énergie nucléaire représentait alors encore une peur viscérale chez les Allemands, qui ne vivent qu'à un millier de kilomètres de Tchernobyl et qui sont encore traumatisés par l'explosion du réacteur soviétique en 1986. Seulement voilà, il y a maintenant les contraintes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et l'énergie nucléaire est souvent considérée comme une énergie propre. Ce qui révolte évidemment les écologistes, puisque la question fondamentale liée à l'atome est loin d'être réglée : que faire des déchets radioactifs ? Pour le moment, les politiques essaient quand même de calmer le jeu, à l'image de Thomas Steg, porte-parole du gouvernement:


« Nous nous tenons à ce qui a été décidé, c'est-à-dire aucun changement avant la fin de cette législature. Nous avons opté pour un consensus dans le contrat de coalition que nous avons signé en 2005. »


Consensus qui stipule que toutes les centrales nucléaires doivent être fermées d'ici 2020. On compte pour le moment 17 centrales qui fournissent 26% de l ‘électricité consommée dans le pays. Mais nous sommes à un an seulement des prochaines législatives. Et la chancelière Angela Merkel, chrétienne-démocrate, a déjà clarifié le débat : elle trouve l'abandon du nucléaire civil « ridicule ». Débat sans fin pourtant, car la récente contamination au Cesium-137 d'une mine de sel en Basse-Saxe - sensée être la solution au stockage des déchets radioactifs - en a à nouveau ému plus d'un.