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La liste des crises oubliées, publiée par MSF Allemagne

Audrey Parmentier20 décembre 2007

La liste des crises oubliées en 2007 a été publiée par la section allemande de Médecins sans frontières. L’ONG espère ainsi attirer l’attention sur des conflits qui ne sont que trop rarement relayés par les médias.

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A Mogadiscio, des rebelles parlent à des Somaliens de retour chez eux après le retrait des troupes éthiopiennes du nord-ouest de la capitaleImage : AP

La tradition de la liste des crises oubliées date de 1998 : cette année-là, les médias américains n’avaient quasiment pas parlé de la famine qui décimait le Sud Soudan. Depuis, la section allemande de MSF publie chaque année une liste qui répertorie les zones de conflits qui ne font pas la Une de l’actualité. Pour 2007, c’est la Somalie qui arrive en tête, comme l’explique Tankred Stöbe, le président de la section allemande de Médecins sans frontières :

« En Somalie, la situation sécuritaire s’est fortement dégradée l’année dernière. Le conflit qui y règne dure depuis plus de 15 ans, mais les gens qui ont dû fuir la ville de Mogadiscio, des centaines de milliers, vivent dans des camps sans aucune assistance médicale et il est extrêmement difficile pour les médecins d’exercer leur profession dans le pays, de même que d’acheminer des médicaments. C’est un énorme défi. »

Dans la liste, on retrouve également des pays dont il est plus souvent question tels que l’Irak, l’Afghanistan ou encore la Birmanie, mais qui restent difficilement accessibles pour les journalistes. Or d’après MSF Allemagne, les médias ont un rôle essentiel :

« En plus de notre mission humanitaire qui est d’aider les gens en détresse, il est inscrit dans nos statuts que nous sommes les porte-voix de ces gens et en tant que tels nous nous réjouissons de trouver un écho dans les médias. Cela permet d’améliorer des programmes alimentaires, de démarrer de nouvelles recherches sur des médicaments, d’encourager les milieux politiques à s’engager davantage. Les médias sont d’une importance capitale pour les pays cités dans cette liste. »

Cette importance se mesure aussi à l’envoi de dons :

« Après le tsunami, l’Allemagne a fait preuve d’une incroyable générosité. Ce qui n’est pas le cas pour les conflits qui ne sont pas relayés par les médias. D’un autre côté, c’est dans ces régions là que nous sommes le plus impliqués. Par exemple, pour mener à bien des grands projets en RDC, en Birmanie ou au Zimbabwe, nous avons besoin de dons privés, mais si les gens ne sont pas au courant de ce qui se passe là-bas, c’est difficile. Il y a là un gros problème de perception. »

Entre janvier et novembre, les principales chaînes de télévision américaines n’ont consacré que 18 minutes aux pays concernés.