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Triangle de Weimar ou tribune pour le oui?

Audrey Parmentier19 mai 2005

A dix jours du référendum français sur la Constitution européenne, et alors que le "non" a repris l'avantage dans les sondages, Jacques Chirac, Gerhard Schröder et leur homologue polonais Aleksander Kwasniewski se retrouvent à Nancy pour soutenir le "oui", à l’occasion du sixième Sommet du Triangle de Weimar.

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Alexander Kwasniewski, Jacques Chirac et Gerhard Schröder à Nancy
Alexander Kwasniewski, Jacques Chirac et Gerhard Schröder à NancyImage : AP

Le Triangle de Weimar, c’est une rencontre régulière des trois pays, l’Allemagne, la France, et la Pologne au niveau ministériel ou entre les chefs d’Etat. Rencontre qui avait été décidée lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Weimar en ex-RDA, en 1991, peu de temps après la chute du Mur.

Aujourd’hui, il s’agit d’un sommet un peu particulier puisqu’il intervient en plein débat sur la constitution européenne : le Bundestag, la parlement allemand, l’a ratifiée à une large majorité jeudi dernier. Le Bundesrat, la chambre basse, doit se prononcer le 27 mai. La Pologne doit organiser son referendum en automne, tandis que les Français eux vont voter dans dix jours. Or les derniers sondages donnent le non gagnant à 51%, un sujet d’inquiétude pour Jacques Chirac qui envisage cette rencontre dans la capitale lorraine comme une tribune en faveur du oui. L'entourage du président francais espère ainsi apporter la preuve que la vieille et la nouvelle Europe peuvent travailler ensemble, pour le bénéfice de tous les Européens. Il faut savoir que plusieurs facteurs sont à l’origine de ce non massif : les dérives ultralibéralistes du traité mais aussi les craintes de "dumping social" dans les pays de l'est. C’est là qu’intervient Aleksander Kwasniewski. Le président polonais a montré que le rapide développement de la Pologne profite à tous les Européens. De son côté, Gerhard Schröder a demandé à la France de ne pas laisser tomber les autres Européens. Pour le chancelier, il n’y a pas d’alternative:

« Nous nous battons pour un oui à la Constitution. Nous ne sommes pas en train de nous demander ce qu’il se passerait si le non l’emportait. Nous faisons tout pour rendre le oui possible. Soit nous obtenons cette Constitution qui est le meilleur compromis qui soit, soit nous devrons nous contenter de quelque chose de moins bien. »

A l’ordre du jour des discussions figurent également les négociations – difficiles – sur le budget 2007-2013 de l’Union. L’objectif étant de parvenir à une position commune des trois pays avant le Conseil européen des 16 et 17 juin à Bruxelles. Sur ce point, Gerhard Schröder a demandé à ce que le budget de l’Union se limite à 1% du budget communautaire. Par ailleurs les trois hommes se sont mis d'accord pour réaménager le chèque britannique au budget européen, c'est-à-dire le rabais dont bénéficie la Grande-Bretagne depuis 1984.