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Nouvelle journée de mobilisation en Egypte

22 novembre 2011

Des centaines de milliers de personnes étaient de nouveau rassemblées ce mardi sur la place Tahrir du Caire, pour protester contre le pouvoir militaire. Le bilan des affrontements se chiffre au moins à 30 morts.

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La place Tahrir, épicentre de la contestation égyptienneImage : dapd

L'armée a finalement accepté qu'une élection présidentielle soit organisée avant le mois de juillet, et qu'un gouvernement de salut national soit formé dans les jours qui viennent. Le maréchal Hussein Tantaoui a prononcé plus tard mardi un discours annonçant les dernières décisions du Conseil suprême des Forces armées.

Jusqu'à présent, le calendrier des militaires ne prévoyaitpas de présidentielle avant la fin 2012 ou le début 2013. Le maréchal Tantaoui a annoncé d'autre part qu'il acceptait la démission du gouvernement d'Essam Charaf, intervenue dimanche. Il a aussi présenté ses condoléances aux familles des personnes tuées dans les violences des derniers jours et assuré quel 'armée était prête à rentrer immédiatement dans ses casernes si la population exprime un tel souhait par référendum.

Cependant au Caire, la place Tahrir, là même où le mouvement de contestation avait abouti à la chute du président Hosni Moubarak il y a six mois, était mardi soir noire de monde. Lundi, le gouvernement avait démissionné.  

Ägypten Reaktionen nach dem Regierungsrücktritt
Une manifestante au CaireImage : Amira Rahman

En début d'après-midi des milliers de personnes avaient commencé de se rassembler sur la place Tahrir. Au fil des heures, la foule des manifestants est devenue de plus en plus dense et se comptait en dizaines, voire en centaines de milliers. Au Caire, mais aussi à Alexandrie comme dans d’autres villes, les manifestants, jeunes ou moins jeunes, chrétiens ou islamistes, hommes ou femmes criaient leur colère vis- à -vis du pouvoir militaire qu’ils accusent de poursuivre la politique de l’ancien régime.

La principale revendication des Egyptiens est que le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays, remette au plus vite le pouvoir à une autorité civile. Ils ne veulent pas qu’on leur vole la révolution à moins d’une semaine des élections législatives. Les premières prévues depuis la chute du président Hosni Moubarak en février dernier.

Ägypten Wahl Wahlen 2011 Feldmarschall Hussein Tantawi
Le maréchal Hussein TantaouiImage : picture alliance/dpa

Après quatre jours de violences meurtrières, le Conseil militaire et son chef, le maréchal Hussein Tantaoui devaient calmer la situation. La réunion de dialogue organisée ce mardi avec plusieurs mouvements politiques, dont l'influente confrérie des Frères musulmans pour chercher une issue à la crise, a finalement abouti à ce résultat: l'annonce de la formation d'un gouvernement de salut national.

Au lendemain de la démission du gouvernement d’Essam Charaf, le nom de l'ancien directeur de l’Agence Internationale à l’Energie Atomique, Mohamed ElBaradei a été évoqué par le Conseil comme éventuel nouveau Premier ministre. Le nom d’une autre personnalité a été aussi évoqué: celui d’Abdelmoneim Aboul Fotouh, candidat potentiel à la présidence et ancien membre des Frères musulmans. Il faut noter que Les Frères musulmans ont boycotté la manifestation de la place Tahrir et appelé au calme. En position de force, la Confrérie tient à ce que le scrutin qui doit se dérouler sur plusieurs mois, débute comme prévu le 28 novembre, ce que le Conseil a confirmé mardi soir.

Auteur: Philippe Pognan
Edition: Fréjus Quenum

Ecoutez ci-dessous l'analyse de Riadh Sidaoui, du Centre de Recherche et d'Analyse Politique et Sociale de Genève, sur le rôle crucial de cette armée dans la société égyptienne. Il s'exprime au micro de Sandrine Blanchard.

Edition : Fréjus Quenum, Anne Le Touzé (avec AFP)