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La guerre des monnaies aura-t-elle lieu?

8 octobre 2010

Les assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale débutent sur fond de tension sur les taux de change. L'Europe et les Etats-Unis accusent la Chine de sous-évaluer sa monnaie pour favoriser ses exportations.

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La Chine est critiquée pour entretenir une sous-évaluation du yuan pour doper ses exportations
La Chine est critiquée pour entretenir une sous-évaluation du yuan pour doper ses exportationsImage : picture-alliance/dpa

Martial, le terme de « guerre » est choisi à dessein pour frapper les esprits et en s'exprimant ainsi dans une interview accordée au quotidien Le Monde, Dominique Strauss-Kahn veut souligner le danger qu'il y aurait, en temps de crise, à utiliser l'arme de la monnaie pour doper ses exportations. Car la crise, toujours pour reprendre les propos de Dominique Strauss-Kahn, n'est pas passée. « Le monde va mieux mais il demeure fragile », a-t-il expliqué. En effet, la crainte aujourd'hui est celle d'une reprise mondiale sans emploi. Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis publiés aujourd'hui sont mauvais avec un recul de 95 000 postes.

Cette incertitude renforce la tentation des états à défendre leurs intérêts au détriment d'une meilleure coordination entre les grandes puissances économiques. L'arme du taux de change devenant ainsi la meilleure illustration de ce repli sur soi. « Beaucoup parlent d'une guerre des monnaies et j'ai moi-même utilisé ce terme qui est certes sans doute un peu trop militaire », a expliqué Dominique Strauss-Kahn. « Mais le fait est que trop de pays considèrent leur monnaie comme une arme. Et cela n'est pas sain pour l'économie mondiale. »

Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn
Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-KahnImage : AP

Chute du dollar

La Chine est particulièrement visée par ces critiques. Lors d'un sommet entre l'Union européenne et la Chine mardi à Bruxelles, les dirigeants européens ont exhorté Pékin à revaloriser plus rapidement sa monnaie. Mais le gouverneur adjoint de la banque centrale chinoise, Yi Gang, a déclaré qu'une hausse trop rapide du yuan handicaperait son économie.

Pourtant, la Chine n'est pas la seule à user de cette arme : le Japon est intervenu pour faire baisser le yen, le Brésil a pris des mesures pour limiter l'afflux de capitaux qui font grimper sa monnaie, le real. Même les Etats-Unis sont accusés par les Européens de se montrer très passif pour enrayer la chute du dollar. Aujourd'hui, l'euro s'échange à 1,40 $ soit son taux le plus élevé depuis le mois de janvier. C'est donc cette politique du chacun pour soi que les grands argentiers du monde vont essayer de réformer aujourd'hui et ce week-end en marge des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard