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8 septembre 2010

Le gouvernement a présenté mercredi son programme fédéral d'intégration". Il y est question de promouvoir davantage l'apprentissage de la langue nationale et aussi de former plus d'enseignants issus de l'immigration.

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Des "cours d'intégration" existent depuis 2005.Image : DW

Depuis 2005, l'Allemagne a mis en place des "cours d'intégration", qui combinent l'apprentissage de la langue et quelques heures consacrées à l'histoire, à la culture et à la justice allemandes. Ces cours sont mêmes obligatoires pour certains immigrés, notamment ceux qui bénéficient des minima sociaux.

La langue, sans surprise, tient une place centrale dans ce nouveau "programme d'intégration", présenté par le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, et très tourné vers la jeunesse :

Symbolbild Multikulti
Le projet prévoit de renforcer les tests de langue dès le jardin d'enfant.Image : picture-alliance/ZB

"C'est le plus important : la langue, la langue et encore la langue. Et le plus tôt est le mieux. Cela commence par déterminer quel est le niveau de langue au jardin d'enfant, puis avant l'entrée à l'école et aussi plus tard en primaire. C'est le défi central et le plus important, pour pouvoir résorber ce déficit."

Le déficit en question, c'est selon le ministre, les "quelque 1,1 million d'adultes venant de pays tiers ne parlant pas suffisamment bien allemand".

Des immigrés de longue date

D'après l'Office fédéral des migrations et pour les réfugiés, 600.000 migrants ont déjà suivi les cours de langue obligatoire. Et 70% environ sont allés au bout des 650 heures d'enseignement. La plus grosse partie des élèves seraient des immigrés de longue date, plutôt que des nouveaux arrivants.

Il s'agit de personnes, parfois de familles entières, qui vivent depuis des années en Allemagne sans avoir jamais appris la langue. Et ils ne sont pas forcément turcs ou arabes, malgré un préjugé répandu. Ce sont aussi des "rapatriés", ces immigrés de souche allemande originaires d'ex-URSS. Et comme le dit Thomas de Maizière, ce n'est pas seulement la langue qui pose problème :

Migranten in Hamburg
Pendant longtemps, trop peu a été fait pour l'intégration, reconnaît Thomas de Maizière.Image : picture-alliance/ dpa/dpaweb

"Que signifie réfractaire à l'intégration? Cela veut dire ne pas vouloir prendre part aux mesures d'intégration, s'isoler, vouloir rester entre soi, refuser l'État allemand et un mélange de tout cela."

En plus de l'apprentissage précoce, Berlin veut aussi miser sur davantage d'enseignants issus eux-mêmes de l'immigration, pour mettre en valeur la diversité des origines des écoliers.

Lors de cette présentation, mercredi, Thomas de Maizière a reconnu des ratés dans l'intégration. "Pendant presque 20 ans, rien ou en tout cas trop peu a été fait", a-t-il affirmé, considérant que seules les toutes premières vagues d'immigration et les plus récentes avaient été assez bien intégrées.

Auteurs : Marcel Fürstenau / Sébastien Martineau
Edition : Mireille Dronne