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L'Afghanistan au cœur des débats

10 février 2010

Alors que le ministre des affaires étrangères s’est exprimé devant le Bundestag sur la stratégie allemande en Afghanistan, les premiers témoins sont entendus par la commission d’enquête sur le bombardement de Kunduz.

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L'Allemagne veut envoyer 500 soldats supplémentaires en Afghanistan.Image : AP

Devant les députés du Bundestag, la chambre basse du parlement, le chef de la diplomatie allemande a une fois de plus refusé de nommer une date précise pour le retrait de la Bundeswehr. Guido Westerwelle :


Bundesaußenminister Guido Westerwelle Bundestag in Berlin Regierungserklärung
Le ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle défend la nouvelle stratégie pour l'Afghanistan devant le Bundestag.Image : picture alliance/dpa

« A la fin de l'année 2011, nous voulons être en mesure de réduire notre propre contingent. Et en 2014 nous voulons atteindre l'objectif du président Karzaï : que les Afghans assument eux-mêmes la sécurité du pays entier. C'est une perspective réaliste, en vue de laquelle nous allons faire des efforts. Mais ce n'est pas une date concrète de retrait. En nommer une serait un encouragement pour les terroristes et donc une erreur. »

Le ministre a par ailleurs évoqué un bilan mitigé des efforts internationaux dans le pays : la situation sécuritaire s'est encore détériorée l'année dernière et l'Afghanistan reste le principal fournisseur d'opium au monde. Autre source d'inquiétude pour le gouvernement : la polémique autour d'un bombardement de l'Otan à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan en septembre dernier. Un bombardement ordonné par le colonel allemand Georg Klein et qui a fait, selon l'Otan, jusqu'à 142 morts, dont de nombreux civils. Georg Klein doit aujourd'hui justifier sa décision devant une commission d'enquête parlementaire. On lui reproche d'avoir violé les règles d'intervention de la force internationale d'assistance à la sécurité et d'avoir ordonné la frappe non pas pour détruire des camions-citernes volés par les taliban, mais pour éliminer des rebelles. Claudia Roth, la co-présidente des Verts.


Georg Klein Kundus Afghanistan
Le colonel allemand Georg Klein est sous les feux de la critique depuis le bombardement du 4 septembre dernier à Kunduz.Image : AP

« Cette attaque a soi-disant été ordonnée parce qu'on craignait que les talibans ne se servent de ces véhicules comme des bombes. Mais il s'est avéré qu'il ne s'agissait pas seulement de viser les camions-citernes, mais aussi les rebelles présents sur place. Il s'agissait donc là d'assassinats prémédités. »

L'affaire a déjà coûté son poste au ministre de la défense de l'époque et a suscité de nombreuses critiques en Allemagne, où l'intervention militaire en Afghanistan est de moins en moins populaire.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Konstanze Von Kotze