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La déforestation au coeur des débats sur le climat

16 décembre 2009

Le recul des forêts est responsable du réchauffement climatique à hauteur de 20 %. La déforestation est donc plus néfaste que les émissions de gaz des voitures, des bateaux et des avions du monde entier.

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Image : Ministério do Meio Ambiente do Brasil

C'est un programme des Nations Unies qui est aujourd'hui sur la table des négociations à Copenhague. Son nom : le REDD, le programme de réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation forestière.

En bref, il s'agit de donner de l'argent aux pays concernés pour qu'ils renoncent à détruire leurs forêts, et qu'ils puissent financer d'autres programmes de développement.

Abholzung von Mahagoni Bäumen in Uganda
Les acajous en Ouganda victimes du déboisementImage : picture-alliance/ dpa

Une solution efficace contre le réchauffement climatique et moins coûteuse que l'énergie solaire par exemple, ou d'autres énergies renouvelables. C'est ce qu'explique David Huberman de l'organisation environnementale UICN, l'Union internationale pour la conservation de la nature:

Le REDD est avant tout très économique. Les pays déboisés, comme le Brésil ou l'Indonésie, vont recevoir de l'argent, environ 5 dollars par tonne de carbone. C'est un prix très compétitif car bien inférieur au prix du carbone sur le marché des émissions.

Entwaldung in Brasilien
La forêt amazonienne brésilienne a perdu environ 20% de sa superficie depuis les années 1970Image : AP

Mais l'application de ce programme pose problème... Carlos Minc, le ministre de l'environnement du Brésil craint par exemple que les pays industrialisés utilisent le REDD pour compenser leurs émissions de CO2 et ne pas tenir leurs engagements.

Le Brésil soutient le programme REDD. Nous le percevons comme un mécanisme complémentaire sur le marché. Il peut permettre de compenser certaines émissions de gaz à effet de serre, mais cela doit toujours être en complément. Nous ne voulons pas que les pays riches échappent à leur devoir de réduction des émissions. Nous voulons que cela reste un outil supplémentaire.

Angela Merkel Susilo Bambang Yudhoyono
"Nous savons qu'il reste peu de temps" pour trouver un accord contraignant a déclaré le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, en visite chez la chancelière allemande Angela MerkelImage : AP

L'Union internationale pour la conservation de la nature espère qu'un accord sera trouvé dans les prochains jours... Steward Magininis, membre de l'organisation, est assez optimiste :

Si nous obtenons un accord règlementaire solide, si un geste est fait à Copenhague, alors cela agira comme un catalyseur, cela nous permettra d'aller plus loin. Je pense que nous pouvons obtenir un engagement avant 2020, nous verrons alors de grands progrès.

Parmi les Etats très concernés par ces négociations, le Brésil et l'Indonésie... Dans ces deux pays, la déforestation produit plus de 3 gigatonnes de dioxyde de carbone, c'est plus que l'ensemble des pays africains.

Auteur: Aline Ranaivoson (J.B) / Rédaction: A.P