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Les dossiers de la Stasi

Michael Marek/Marie-Ange Pioerron3 novembre 2009

20 ans après la chute du Mur, le passé n'est pas gommé pour autant. Les victimes de la Stasi, la police secrète de l'ex-RDA veulent savoir qui les a espionnés.

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Image : AP

Depuis 1992 une loi accorde à tous les Allemands le droit de savoir - savoir si l'on a été surveillé, fiché, espionné par la Stasi . Les archives de l'ex police secrète est-allemande sont gérées par une agence, créée spécialement à cet effet. Marianne Birthler en est l'actuelle responsable:

"Nous avons plus de 110 km de dossiers. 50 km ont déjà été archivés à l'épqoue par le ministére de la securité. Tout est déjà trié par ordre alphabétique des personnes concernées. Il n'y a pas de mots clefs par exemple. Et puis il y a 60 autres kilometres de dossiers non triés. Ce sont tous les classeurs qu'on a trouvés dans les bureaux des officiers, et qu'on a rangés sur des étagères. On ne savait pas ce qu'ils contenaient."

Dès le début l'intérêt pour ces archives de la Stasi a été gigantesque. 100 000 formulaires se sont arrachés en 48 heures. Il faut dire que c'est une première, dans l'histoire allemande, et sans doute aussi dans le monde. Pour la première fois les citoyens d'un Etat peuvent consulter les rapports concoctés sur leur compte par une police secrète. 1,6 million de personnes ont déjà eu accès à leur dossier. Marianne Birthler:

"En volume de travail, ce qui nous occupe le plus, c'est le droit de tous ceux qui souhaiteent consulter leur propre dossier. Bien sûr tout le monde n'a pas un dossier. C'est seulement la moitié de tous les demandeurs. Certains in'ont qu'une fiche, d'autres ont une table couverte de classeurs. L'intéressant, est que l'intérêt ne faiblit pas".

Interêt des particuliers qui veulent savoir. Au risque de surprises parfois douloureuses. Par exemple quand on découvre qu'on a été espionné par son propre conjoint.. Intérêt aussi des historiens, des chercheurs, des journalistes, les archives de la Stasi leur sont également accessibles, par exemple pour connaître le passé de tel ou tel responsable politique, ou pour favoriser la réhabilitation des victimes de cette police qui s'immiscait dans les recoins les plus intimes de la vie des Allemands de l'est.