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Chypre, 35 ans de partition

Jean-Michel Bos / Elisabeth Cadot20 juillet 2009

Le 20 juillet 1974, débutait l'invasion des troupes turques dans la partie nord de l'île de Chypre. Le problème chypriote reste une entrave à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne

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Une voiture mitraillée dans les rues de Famagusta, en juillet 1974
Une voiture mitraillée dans les rues de Famagusta, en juillet 1974Image : AP

35 ans après, les discussions sur une réunification durent encore. La dernière initiative remonte à l'automne dernier, lors d'une rencontre entre le président chypriote grec Dimitris Christofias et son homologue turc, de la partie nord de l'île, Mehmet Ali Talat. Les deux hommes semblent, en apprence,résolus à trouver une solution pour sortir de ce conflit vieux de 35 ans.Mais quelles sont les chances de voir un jour réunifiée l'île de Chypre ? En fait, cela dépendra avant tout de l'attitude de la Turquie. Pour donner une idée de la complexité du dossier,  il faut rappeler que les chypriotes grecs, du sud de l'île, et les chypriotes turcs, de la partie nord annexée en 1974, sont d'accord sur le fait que même en cas de réunification, les deux peuples devraient conserver leur propre administration. Les choses ne sont donc pas simples.

Malgré cela, ou peut-être même à cause de cela, le journaliste Niels Kadritzke, spécialiste de Chypre, est persuadé qu'il faut maintenir la pression et que les prochains mois seront décisifs pour trouver une solution à ce problème vieux donc de 35 ans. "Tout d'abord, nous avons les élections présidentielles dans la partie nord de l'île au printemps prochain.", explique-t-il. "D'après les estimations actuelles, le président Mehmet Ali Talat pourrait ne pas être réélu et donc ne plus être un partenaire pour Dimitris Christofias. Enfin, il y a l'agenda européen qui doit décider, d'ici la fin de l'année, de la poursuite, ou non, des négociations d'adhésions avec la Turquie. Il s'agira notamment de savoir si la Turquie remplit ses obligations vis-à-vis du protocole d'Ankara et d'après les estimations actuelles, ce n'est pas le cas."

Le long chemin de l'adhésion

Le protocole d'Ankara, signé avec l'Union européenne, oblige la Turquie à ouvrir ses ports et ses aéroports aux 27 pays membres de l'Union, et donc logiquement aussi à Chypre qui a adhéré à l'Union en 2005. Mais jusqu'à présent, la Turquie s'y est refusée car ce serait une manière de reconnaître la légitimité du gouvernement chypriote grec. Si à la fin de l'année, la Commission européenne constate que la Turquie ne remplit pas ses engagements, alors cela pourrait se solder en effet par une interruption du processus d'adhésion de la Turquie qui est, il faut bien le dire, mal en point. Seulement huit chapitres sur 35 prévus ont été ouverts dans des négociations lancées il y a près de quatre ans, en octobre 2005.