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Assoiffés de liberté et de démocratie

Anne Le Touzé 16 juin 2009

Aujourd'hui encore, les manifestations post-électorales en Iran sont en Une de la plupart des journaux allemands.

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Des centaines de milliers de personnes ont manifesté hier à TéhéranImage : AP

Les Iraniens n'avaient pas montré autant de courage civique depuis 30 ans, admire Die Welt. La plupart des observateurs s'attendaient à ce que les manifestations retombent assez rapidement. Mais les assoiffés de liberté et de démocratie ne veulent pas abandonner aussi vite. Les jeunes Iraniens, surtout, qui ont réussi pendant la campagne à élargir le champ de la critique comme jamais depuis l'établissement du régime des Mollahs. Pour eux, ce revers est particulièrement amer.

La poursuite des manifestations dépend en grande partie de Mir Hossein Moussavi et des anciens présidents Khatami et Rafsanjani, estime la tageszeitung. S'ils se laissent intimider, comme cela s'est souvent produit, par l'ayatollah Khamenei et les généraux qui dirigent de facto le pays, cela pourrait entraîner une sévère déception pour ceux qui accordé leur voix à Moussavi. Mais le régime lui-même n'en sortirait pas indemne, poursuit le journal. Un Etat qui ignore aussi ostensiblement le vote de millions de ses citoyens atterrit tôt ou tard dans la poubelle de l'Histoire.

Le Financial Times Deutschland déplore que la réponse internationale à cette élection manifestement truquée soit aussi discrète. Bien sûr, les moyens de pression des Européens envers le régime iranien sont limités. Mais il est fatal que le chef de la diplomatie européenne Javier Solana et quelques pays membres de l'Union plaident dès à présent pour une poursuite du dialogue avec Téhéran. C'est un feu vert pour les Mollahs, estime le quotidien.

Si la communauté internationale a tout à fait raison de condamner la violence employée contre les partisans de Moussavi, elle doit néanmoins se garder de toute ingérence dans les affaires intérieures, répond la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Premièrement, parce que personne ne sait quelle position Mir Hossein Moussavi défend en matière de politique étrangère. Deuxièmement, parce que trop de sympathie à son égard apporterait de l'eau au moulin des ultraconservateurs à Téhéran, qui le discréditeraient en l'accusant d'être une marionnette de l'occident. Et enfin, parce que les Iraniens sont tout à fait capables de mener à bien un processus de clarification sans que l'extérieur ne s'en mêle.