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Attentat de Djerba: le verdict est tombé

Ph.Pognan6 février 2009

18 ans de réclusion : c’est la peine à laquelle a été condamné Christian Ganczarski par une Cour spéciale à Paris, hier, à l’issue d’un procès de près de cinq semaines.

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Salle du tribunal spécial à ParisImage : AP

Agé de 42 ans, cet Allemand d’origine polonaise, converti à l’Islam, a été reconnu coupable d’appartenance à un groupe terroriste et de complicité dans l'attentat contre la synagogue de l’île tunisienne de Djerba en avril 2002. Un attentat qui avait coûté la vie à 21 personnes, dont 14 touristes allemands, 5 Tunisiens et 2 Français.

Les familles des victimes ont obtenu ce qu’elles souhaitaient, même si certains espéraient une peine encore plus lourde pour Christian Ganczarski. L'avocat général avait requis contre lui trente ans de réclusion. Cependant l’avocate de la partie civile pour les familles allemandes, Judith Adam-Caumeil , estime que ses clients peuvent être satisfaits:

"parce que le droit a été appliqué, parce que la culpabilité des deux responsables a été reconnue. Je crois que c’est le plus important. La hauteur de la peine n’est en fait pas aussi importante, je crois, que le fait qu’ils aient été principiellement reconnus coupables ".

Christian Ganczarski était membre de l’organisation terroriste Al Qaida, entretenait d’étroits contacts avec son chef Oussama Ben Laden. Le verdict des sept magistrats professionnels du tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme repose aussi sur des témoignages et des films vidéo tournés lors de plusieurs voyages de l'accusé en Afghanistan. Et surtout, quelques heures avant l’attentat de Djerba, Christian Ganczarski a eu un entretien téléphonique avec son auteur, Nizar Nawar. Repéré par les services de renseignements allemands, le terroriste présumé avait été mis sur écoutes. L'enregistrement de cette conversation a été un élément central de ce procès. Mais pour son avocat, Sébastien Bono, les 112 secondes de conversation décousue ne permettait pas d'affirmer que son client savait vraiment ce que Nizar Nawar allait faire.:

Prozess zu Anschlag auf Synagoge auf Djerba, Tunesien, beginnt in Paris
Maître Stephane Bono, avocat de GanczarskiImage : AP

"C'est une peine qui n'est pas logique, qui n'est pas acceptable . Christian Ganczarski a peu de foi dans la justice francaise. Nous allons réfléchir si nous ferons appel... Pour des questions de principes on doit continuer à lutter pour son innocence".

Pour Me Sébastien Bono, le verdict de la Cour n'est "ni logique ni acceptable".Il fait remarquer que la justice allemande en 2002, avait laissé Ganczarski en liberté esitmant ne pas avoir de preuves suffisantes contre lui. Bono :

" Mais comment se fait-il qu'en Allemagne il n'y a pas assez de charges pour l'arrêter, alors qu'en France on le condamne à 18 ans ? "

Mais pour Catherine Christiaens, qui a perdu son père lors de l’attentat: "toutes les familles - de France, d’Allemagne et de Tunisie - ont, pendant cinq semaines, essayé de comprendre la logique des terroristes. Ce soir nous sommes apaisés: justice a été rendue".

Prozess zu Anschlag auf Synagoge auf Djerba, Tunesien, beginnt in Paris
Parents de victimesImage : AP

A l'énoncé du verdict, Christian Ganczarski, qui avait toujours proclamé son innocence, est resté impassible.

La cour spéciale de Paris a également condamné Walid Nazar, le frère du kamikaze tunisien Nizar Nawar qui s'est fait sauter au volant de son camion piégé à Djerba. Sa peine: douze ans de réclusion pour avoir fourni du matériel à son frère, notamment de faux papiers et un téléphone satellitaire acheté en France.