1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Journée de commémoration de l’Holocauste.

Ph.Pognan27 janvier 2009

Ce 27 janvier marque aussi le jour anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques en 1945.

https://p.dw.com/p/Gh8A
L'entrée principale du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau

La destruction systématique par les nazis des communautés juives d’Europe a coûté la vie à quelques six millions d’hommes, de femmes et d’enfants.

Marian Turski a eu la chance de survivre aux camps de la mort. Journaliste et historien, il est aussi président de l’Institut d’Histoire Juive de Varsovie , membre du comité international d’Auschwitz. Son souhait, qu’il considère comme sa mission: que les victimes du plus grand génocide de tous les temps ne soient jamais oubliées.

C’est dans un cadre idyllique qu’a été scellé le destin de plusieurs millions de personnes: une élégante villa dans un quartier cossu de Berlin, sur les rives du Lac de Wannsee. C’est là en effet que s’est déroulée la conférence d’une poignée de haut dignitaires nazis qui a décidé l’élimination systématique des Juifs européens. Un endroit plaisant, un endroit horrible que le survivant d’Auschwitz, Marian Turski visite pourtant volontiers:

"Pour moi c’est un endroit vivant. Ici je rencontre des jeunes gens qui sont curieux, qui posent des questions, qui veulent savoir. C’est pourquoi ce n’est pas cruel pour moi ."

C’est ce que dit ce Juif Polonais en cette froide journée de janvier avant de rentrer sous une tente chauffée où une centaine de personnes l’attendent. Dans la villa de Wannsee, il n’y aurait pas assez de place pour les auditeurs de ce témoin du génocide. Toutes les pièces de la spacieuse villa sont occupées par l’exposition permanente illustrant ce que les nazis appelaient “die Endlösung“, la solution finale, l’élimination des Juifs européens. Marian Turski répond aux questions que ses jeunes auditeurs posent à ce survivant des camps de concentration. Comme celle-ci: ne viviez vous pas constamment dans la peur? :

Auschwitz Holocaust Gedenktag
Un groupe d'enfants derrière les barbelés lors de la libération du camp par les Soviétiques en 1945Image : AP

"C’est une bonne question ... La peur que quelqu’un ne te voles ton petit morceau de pain. La peur d’être battu. L’angoisse de ne pas revenir ou de ne pas revoir ses camarades ."

En janvier 1945, Marian Turski a dû participer à une marche forcée, une marche de la mort vers le camp de Buchenwald.:

"Dans le camp tu penses: est ce que je vais avoir du pain aujourd’hui? Ou vais -je être battu? Est- ce que je vais pouvoir faire le travail exigé? Mais lors de la marche de la mort, tu ne te poses qu’une question : est ce que je vais survivre ou non ?"

Marian Turski a survécu. Comme il a survécu auparavant le ghetto de Lodz et le camp d’Auschwitz- Birkenau. Avec d’autres survivants de l’ Holocauste, Marian Turski a publié un ouvrage sur la mémoire de ce passé, sur la gestion de ce terrible "héritage".Marian Turski :

"Que faire d’endroits tels qu’Auschwitz ? Comment le préserver ? Aussi longtemps que nous sommes envcore en vie, nous voudrions que tout reste authentique. Plus tard quand d’autres viendront, ils trouveront peut-être d’autres formes pour maintenir le souvenir ."

La brochure se termine par un appel: “ Nous demandons aux jeunes gens de poursuivre notre combat contre l’idéologie nazie et pour un monde juste, pacifique et tolérant, un monde dans lequel, il n’y aurait pas de place pour l’antisémitisme, le racisme, la xénophobie et l’extrémisme de droite .‘

L'an dernier, 1,13 million de personnes ont visité le musée d'Auschwitz-Birkenau, dont 410.000 Polonais, 110.000 Britanniques, 75.000 Américains, 58.000 Allemands et 44.000 Israéliens.

Le secrétaire général du Conseil central des Juifs d'Allemagne, Stefan Kramer, a fait savoir que son organisation boycottait la commémoration officielle ce mardi au Bundestag en souvenir des victimes de l'Holocauste. Dans une interview au quotidien Tagesspiegel, Stefan Kramer a dénoncé le fait que les responsables politiques avaient omis par le passé de saluer les représentants de son organisation présents dans les tribunes du Parlement. Il a également mis en garde contre ce qu'il considère comme étant une montée de l'antisémitisme dans le pays.

Aujourd'hui, une communauté d'environ 110.000 Juifs vit en République Fédérale d'Allemagne. La majorité d'entre eux sont originaires de l'ex-Union soviétique.